Je me souviens parfaitement comment j’ai découvert « International Man » ainsi que la newsletter associée à « International Man » : je lisais l’hebdomadaire britannique « the economist », que je vous recommande et auquel je suis abonné (même si leur désagréable habitude de ne pas faire signer les articles et de ne pas donner leurs sources me donne parfois l’impression qu’ils s’expriment par argument d’autorité) et j’ai entendu parler de cette publication électronique dans un article. Je me suis alors abonné à la newsletter and depuis ce jour, je reçois toutes les semaines un mail avec un article original et parfois bizarre, décalé. Je sais maintenant pour sûr que les riches hommes d’affaires ayant affaire à plusieurs pays et législations ont tout intérêt à avoir 2 nationalités et non pas une seule nationalité, 2 passeports et non pas un seul. Particulièrement, il est intéressant de savoir que si vous avez de l’argent à investir, certains pays vont offriront la nationalité et un passeport sans même avoir à y habiter ou même vous y rendre. C’est notamment le cas de la République de Dominique (à ne pas confondre avec la République dominicaine). Avoir deux passeports permet de dépendre de plusieurs systèmes juridiques, de plusieurs protection consulaires, de plusieurs système fiscaux, d’obtenir de faibles taxes, de préparer votre entreprise à une bonne optimisation fiscale. Toutes ces questions sont traitées en profondeur par « the international man »
Voici un long article sur la dette publique des Etats Unis d’amérique que j’ai trouvé particulièrement intéressant, suffisamment pour être partagé sur mon blog.
C’est une traduction en français effectuée par moi même. Pour la version originale en anglais, merci de vous reporter au post correspondant.
Le recours trop important à l’effet de levier (faible rapport entre les fonds propres (equity) et l’ensemble du bilan), ou surendettement, de l’Etat fédéral, des Etats et des institutions locales des USA, de certaines entreprises, et des consommateurs, des ménages, est bien connu.
Cela a longtemps été le cas, et la plupart des personnes sont blasées par l’évocation même du sujet. Si la dette est un problème, cela semble gérable, et a été gérable depuis si longtemps que cela ne semble plus être un problème. La dette du gouvernement américain est devenu une abstraction, elle n’a pas plus de sens pour l’investisseur moyen que la prévision d’une collision entre une comète et la terre dans plusieurs siècles.
Beaucoup de commentateurs financiers croient que la dette importe peu. Nous entendons toujours des inepties telles que « nous nous devons à nous même », qui rendent le débat trivial. En fait, certaines personnes doivent à de toutes autres personnes. Il y aura d’énormes transferts de richesse en fonction de ce qu’il adviendra. Plus exactement même, depuis que les américains n’épargnent plus, cette phrase malhonnête ne peut même plus être concevable d’un plan théorique : nous devons essentiellement aux chinois et aux japonais.
Une autre énormité : « nous allons nous en sortir » C’est impossible sauf si la croissance réelle est supérieure à l’intérêt sur la dette, ce qui est tout à fait questionnable. Et, au jour d’aujourd’hui, le déficit public va vraisemblablement augmenter exponentiellement et non pas se réduire. Même avec des taux d’intérêt exceptionnellement bas..
Une manière de mettre un déficit annuel de, disons, 700 milliards de dollars, en perspective, est de le comparer avec les actions publiquement négociées aux Etats-Unis, qui valent 20 000 milliards a peu près. La dette courante du gouvernement américain de 18 000 milliards approchent rapidement la valorisation de toutes les entreprises publiques – et c’est même vrai alors que les actions connaissent actuellement un pic de valorisation lié à la bulle. Si le déficit annuel continue au rythme de 700 milliards par an – en fait il est probable que cela s’accélère – le gouvernement empruntera l’équivalent de l’ensemble des valeurs de l’actif du pays, alors que cet actif a été accumulé sur plus de 200 ans, en seulement l’équivalent de 29 années.
Vous devez garder tout ceci en tête lorsque l’on parle de la dette : cela peut être insidieux.
L’unique manière par laquelle une société (ou un individu) peut accroitre sa richesse est en produisant davantage qu’il ou elle ne consomme; la différence est considérée comme l’équivalent de l’épargne. Cela créé du capital, en permettant des investissements ou de la consommation future. L’emprunt implique de consommer davantage que l’on ne produit, c’est le processus par lequel on dépend à l’avance d’une avance sur les productions futures. L’épargne augmente le niveau de vie futur alors que la dette le réduit.
Si vous étiez sur le point d’emprunter un million de dollars aujourd’hui, vous pourriez artificiellement augmenter votre niveau de vie pour la prochaine décennie. Mais, lorsque vous aurez à rembourser cet argent, vous noterez alors un net déclin de ce même niveau de vie. Pire encore, alors que les taux d’intérêts augmentent, le déclin sera peut être même plus important que le gain initial. Si vous ne remboursez pas votre dette, votre créditeur (et potentiellement les créditeurs des créditeurs et ainsi de suite) subiront une pareille dégringolade. Jusqu’à ce que ce moment arrive, la dette peut ressembler à la clé pour la prospérité, même si c’est plus fréquemment la clé d’un désastre.
Bien entendu, la dette n’est pas en elle même quelque chose de nécessairement mauvais. Toutes les dettes ne sont pas destinées à des dépenses de consommation : elles peuvent être utilisées pour financer des biens fondamentaux, visant à produire de la richesse future. Mais la plupart de la dette américaine finance aujourd’hui la consommation (prêt hypothécaires dans l’immobilier, prêts de consommation pour l’achat d’un véhicule, prêts étudiants, et découverts et crédits bancaires entre autre.
La dette publique
Il fallu 125 ans au gouvernement américain pour accumuler – entre 1791 et 1916 – 1 milliards de dollars de dette. La première guerre mondiale augmenta la dette pour la porter à 24 milliards en 1920, la seconde guerre mondiale l’augmenta pour la porter à 270 milliards en 1946. 24 autres années furent nécessaires pour ajouter 100 milliards de dette supplémentaires, pour un total de 370 milliards en 1970. La dette tripla presque lors de la décennie suivante, avec un montant avoisinant alors les 1 000 milliards en octobre 1981. C’est seulement 4 années et demie plus tard que la dette a doublé pour atteindre 2 000 milliards en avril 1986, puis 3000 milliards en 1990, soit 1000 milliards en 4 ans. C’est alors qu’en seulement 34 mois, la dette atteignit la barre des 4 200 milliards en février 1993. Cette course exponentielle continua. La dette publique américaine représente début 2015 environ 18 000 milliards. Les prêts hors-bilan ne sont pas inclus. Ces derniers pourraient porter l’addition totale à environ 50 000 milliards.
En 1964, l’année où Lyndon Johnson fut élu – la dette fédérale représentait 316 milliards, et les intérêts sur cette dette n’étaient que de 10,7 milliards, ce qui était équivalent à 14,8% des revenus des ménages et des entreprises. Lorsque Reagan quitta la maison blanche en 1989, la dette représentait 3 200 milliards, et les intérêts étaient de 214 milliards, représentant 43% des impôts. Lorsque Bush quitta le pouvoir en 1993, la dette était de 4 200 milliards et les intérêts de 293 milliards, ce qui représentait 52% des taxes prélevées sur les ménages et les entreprises.
Lors de l’année fiscale 2013, il y avait 16 800 milliards de dette fédérale et 416 milliards en remboursement des intérêts, ce qui représentait 15% de la totalité des impôts prélevés. Lorsque les taux d’intérêt augmentèrent à nouveau, le gouvernement se trouva dans une situation où la majorité de ses revenus liés aux prélèvement des impôts allèrent au paiement des intérêts de la dette uniquement et pas au remboursement du capital emprunté.
Lorsque le gouvernement emprunte pour payer les intérêts de sa dette, on atteint un autre sommet. Le gouvernement peut alors n’avoir aucune marge de manoeuvre et courir vers sa perte.
En principe, un montant insoutenable de dette publique devrait n’être le souci que des autorités publiques et de leurs créditeurs. Mais les autorités sont en situation de prélever l’impôt sur les citoyens et les entreprises, ou en situation de jouer sur le taux de change de la monnaie en ayant recours à de l’assouplissement quantitatif. La dette publique, indirectement, devient le fardeau de tout le monde.
Les conséquences de ceci sont assez effrayantes mais il est difficile de faire de prévision datées et de prévoir à l’avance. Peut être que les autorités peuvent encore emprunter des sommes que personne jusque là ne pense envisageable.