Patrick Artus et Sapir, mêmes remarques sur la politique économique de l’Allemagne vis à vis de ses voisins ?

Apparemment peu de points communs entre Jacques Sapir, souvent considéré comme un économiste d’extrême droite (souvent cité par le front national) mentionné dans mes articles ici et et Patrick Artus (économiste universitaire et responsable de l’analyse économique dans la banque d’investissement de la BPCE, Natixis). Sauf que tous deux semblent s’accorder sur le fait que la politique économique allemande nuit parfois à ses voisins.

 

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Extrait : Quand l’Allemagne joue contre l’Europe, page 105, Comment nous avons ruiné nos enfants. J’ai déjà abordé cette question dans cette publication en mélangeant les points de vue de Martin Wolf, éditorialiste du Financial Times; Jacques Sapir, économiste français; et la documentation française (publication universitaire dirigée par l’Etat français et les services du Premier ministre). Je dois encore ajouter les propos de Patrick Artus, économiste chez Natixis, polytechnicien et universitaire.

Il serait toutefois abusif de mettre tous les effets pervers de la non-coopération fiscale et sociale au sein de l’UE sur le dos de l’élargissement. Ce qui marque aussi particulièrement l’histoire de la coopération européenne depuis 2002, c’est le comportement égoïste d’un partenaire de la première heure, qui mène une stratégie de désinflation compétitive par les coûts pour conquérir des parts de marché au risque de s’en prendre directement à ses principaux partenaires que sont la France et l’Italie.
Depuis 2002, l’Allemagne met en oeuvre en effet une stratégie – dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est non-coopérative – de compression des coûts salariaux dans l’industrie (la baisse a encore frolé les -6% en 2005), afin de gagner coûte que coûte des parts de marché aux dépens de ses petits camarades de la zone euro. Cette stratégie est assortie de mesures visant à réduire les coûts de production et à accroitre la rentabilité du capital (substitution de la TVA aux charges sociales, baisse de 39 % à 30 % – dans un premier temps – de la taxation des profits). Notre propos ici est avant tout de montrer combien cette option non coopérative a un coût élevé pour les partenaires européens de l’Allemagne, à commencer par la France et l’Italie.
 

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