Juncker et la langue française dans l’UE : une possible amélioration du sort du français

Dans une interview à Europe 1, il y a quelques jours, Mr Juncker (Candidat à la Présidence de la commission européenne pour le groupe parlementaire européen PPE (dont fait partie notre UMP), a déclaré être désolé de voir que la langue française n’a pas été respectée à sa juste valeur dans les institutions de l’Union européenne. Ayant effectué sa scolarité secondaire en langue française, Juncker pourrait inciter à un usage plus important du français dans les institutions de l’UE et notamment au sein de la commission européenne. Je n’ai jamais travaillé au sein de la commission européenne mais au Parlement européen et je peux confirmer un certain nombre de choses : il y a normalement trois langues de travail au sein des institutions de l’UE, en plus des 23 langues officielles (+ maintenant l’irlandais) : l’anglais, le français et l’allemand. Si, pour des raisons évidentes, le français est parfois une langue très répandue dans la communication entre collègues au Parlement, force est de constater que l’ensemble des publications internes du Parlement, notamment les rapports des départements thématiques, sont presque tout le temps écrites en anglais. Ecrire dans une autre langue que l’anglais suppose de devoir envoyer le document en traduction, processus pouvant prendre plusieurs jours. Tout le monde parle et peut comprendre l’anglais mais ce n’est pas le cas du français dans une Europe à 28. L’Allemand, censé être une langue de travail au même titre que le français ou l’anglais, est encore moins utilisé que le français. Souvent les courriels envoyés par l’administration le sont en anglais et en français, pas en allemand. Et parfois uniquement en anglais. Ce n’est que lors de communications très officielles que les courriels nous arrivent en trois exemplaires, un en anglais, un en français, un en allemand.

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