Enquête sur la loi du 3 janvier 1973

La maison d’édition du “jardin des livres” est une maison d’édition assez traditionaliste et profondément catholique. Je ne dis pas que leurs positions sont forcément les plus pertinentes mais ils ont le mérite, dans le domaine de l’économie et de la finance, d’avoir contribué à la traduction en France du best seller de Gillian Tett – éditorialiste au financial times – sur la création et le développement des produits dérivés “l’or des fous”.

La principale question soulevée est de savoir si l’euro ainsi que l’objectif premier de la BCE, à savoir le maintien de la stabilité des prix ainsi que le taux de change de l’euro auprès des autres monnaies, c’est à dire une monnaie forte, stable dans une zone euro avec une inflation modérée est incompatible avec la lutte contre le chômage.

En effet, lors de la parenthèse eurosceptique des présidences de Degaulle, le principal outil utilisé pour relancer la compétitivité et l’économie, et lutter contre le chômage afin d’assurer la croissance n’était autre que la dévaluation, non envisageable maintenant. En ce privant des dévaluations comme variable d’ajustement, la véritable variable d’ajustement serait alors devenue le taux de chômage et les effets sur la population. Comme le disait DSK dans l’interview avec Charles Ferguson, alors qu’il était Président du FMI, “à la fin, dans les économies monétaires modernes, ce sont toujours les plus pauvres qui payent le plus”.

Les informations les plus intéressantes sur la politique monétaire de la zone euro telle que menée par la BCE, en conformité avec les traités européens – qui sont à lire, cela viendra ! – sont disponibles sur le site de la BCE mais uniquement en langue anglaise. Et il est précisé que ces informations se destinent à des professionnels de la banque et de la finance. C’est absolument faux, ces informations sont compréhensibles de tous, à part peut être les détails des mécanismes par lesquels agissent les politiques monétaires sur les économies de la zone euro, pour lesquelles, d’après la BCE, elle même, il n’existe même pas une seule manière de les concevoir et de les appréhender. Ces dernières, le mécanisme de transmission, donne lieu à diverses interprétations parfois contradictoires sans que l’on sache réellement dans le détails comment la manipulation des principaux taux de la BCE : taux de dépôts des liquidités bancaires, taux de refinancement, et taux de refinancement interbancaire, agit réellement sur l’économie.

Voici une vidéo youtube sur le contenu d’un de leurs ouvrages :

Il n’est pas question d’approuver à 100 % toutes leurs assertions mais de se pencher sur la véracité de l’affirmation suivante :

L’objectif de la BCE étant la stabilité des prix avant tout, sa politique monétaire n’utilisant pas des ressorts de la dévaluation, la véritable variable d’ajustement ne seraient alors que les effets sur la population et notamment l’impact sur le taux de chômage.

Il est mentionné sur le site de la BCE lui même que le chômage est un élément secondaire par rapport à la stabilité des prix (et non pas réellement la croissance comme élément à part entière) ! En fait d’après la BCE, c’est la stabilité des prix – à l’opposé de la dévaluation de la vieille époque – qui doit conduire à des hauts taux d’emploi dans les populations actives des 18 pays membres de la zone euro. C’est donc un objectif secondaire.

“The Treaty establishes a clear hierarchy of objectives for the Eurosystem. It assigns overriding importance to price stability. The Treaty makes clear that ensuring price stability is the most important contribution that monetary policy can make to achieve a favourable economic environment and a high level of employment.” Voir le lien original ici

Vous trouverez aussi dans le lien ci-dessous la version officielle de cette fameuse loi. Pour des raisons que j’ignore, l’auteur du livre sur la loi de 1973 n’a pas intégré le texte de loi à son ouvrage. Alors même que le texte intégral de la loi ne fait que 7 pages et alors même qu’il inclut la liste totale de tous les députés ayant voté cette loi sur plus d’une dizaine de page. Je ne veux pas critiquer mais cela me paraît un peu bizarre. N’ayant pas encore eu l’occasion de me replonger dans l’ouvrage et de lire la loi je n’ai pas encore à me prononcer sur cette absence et sa raison d’être.

Loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France _ Legifrance

 

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