Action chère, bon marché, les préjugés du bon sens un peu rapide.

A l’occasion d’une réflexion de longue date sur la pertinence ou la signification des prix -seuls- des actions sur le marché comme élément déterminant d’une prise de position à l’achat, et suite à une très intéressante vidéo didactique sur ce sujet chez Khan Academy, je me suis livré à des calculs très instructifs sur deux valeurs françaises plusieurs heures durant : BNP et NATIXIS, deux banques françaises.


Price and market capitalization: Introduction to price and market capitalization


 

Cette vidéo a le mérite d’expliquer simplement (en anglais) que le prix est une variable insuffisante pour se positionner.

Rappelons tout d’abord ce qu’est une action : c’est une part, une fraction du bilan, de l’actif d’une entreprise, c’est à dire de la partie du bilan que les anglophones appellent “equity”, ce qu’on peut traduire, très approximativement, mais pertinemment dans le cas des banques, par les fonds propres.

Dès lors pour se positionner sur la pertinence ou non d’un prix, il faut, en plus du prix de l’action, disposer de la capitalisation totale de la société mais aussi et surtout du nombre d’actions existantes.

Et c’est partie pour les fractions et les calculs ? C’est parti !

BNP se négociait vendredi à 45 euros / Natixis à 4,2 euros !
BNP est doté d’une capitalisation totale de 46 560,9 Millions d’euros ou 46,5609 Milliards d’euros.
Le nombre d’actions BNP est le suivant : 1 246 385 153

NAtixis se négociait vendredi à 4,2 euros
Natixis est doté d’une capitalisation totale de 13 325,82 millions d’euros.
Il existe 3 128 127 765 actions natixis sur le marché.

A mon sens, mais je ne demande qu’à être infirmé ou confirmé par un professionnel du secteur. Il faut diviser le prix d’une seule action par la capitalisation totale, soit 4,26/ 13 825 820 000 pour natixis et 45,38/ 56 560 900 000 pour la BNP. En divisant cette fraction, le numérateur par le dénominateur, on obtient un rapport évalué de 0 (minimum absolu) à 1 (maximum absolu). L’interêt de cette variable est de mesurer l’importance d’une action donnée dans le capital total de la société. Autrement dit, à quel prix paye-t-on un pourcentage du capital de la société, et quelle est la part correspondante. Cela ne suffit pas à se positionner mais cela permet de relativiser l’importance de l’investissement et son effet en terme de pouvoir décisionnel sur le conseil d’administration d’une entreprise. Vous n’êtes pas sans savoir que les actions et les CA fonctionnent avec le principe 1 action = 1 voix, tout au moins théoriquement.

On obtient donc les ratios suivants = 0,00000000030812 pour natixis et 0,00000000080232. Avec une action de la BNP à 45 euros vous avez 2,6 fois plus de poids dans la société qu’avec une action natixis à 4,2 euros. Cependant le prix de l’action BNP représente beaucoup plus que 2,6 fois la somme d’une action Natixis.

Je vais suivre la suite des vidéos pour en apprendre plus et je reviens vers vous très vite.

Perspectives pour l’ouverture du marché parisien lundi matin

Encore une publication en français puisqu’il s’agit de parler d’Euronext et de valeurs françaises.

Comme vous avez pu le constater le CAC 40 et deux valeurs bancaires que je suis particulièrement : la banque d’investissement Natixis et la BNP (la plus importante banque française). Les cours de ces deux valeurs ont particulièrement dévissé. Tout comme l’indice du CAC 40, le tout assorti d’un petit frémissement du côté de l’or (presque imperceptible mais je l’ai ressenti avec le napoléon et la croix suisse qui ont pris 2 euros en quelques jours.

De l’avis d’un analyste de BlackRock, dans un article du Financial Time de ce weekend, il est fort probable que la dynamique baissière se confirme. A noter que lundi est un jour férié aux Etats-unis, et que la bourse américaine est de loin la plus importante au monde en volume, il est donc probable qu’un effet se fera sentir après 3 jours de spéculation sur les marchés dès mardi matin.

Les cours des valeurs KN et BNP sont légèrement au dessus de la bande de Bollinger inférieur et ont nettement enfoncé la moyenne mobile.

A suivre, mais je vous invite à vous réveiller tôt lundi matin et mardi matin. Ainsi qu’à suivre sur bloomberg les premières ouvertures des marchés de l’extrémité est de la planète, Nouvelle Zélande, Australie. Les décalages horaires ont parfois du bon.

La problématique étant de se positionner à l’achat lorsque les cours auront bien dévissé. Certains analystes placent déjà leurs positions à l’achat pour l’action de la BNP qui a touché le plancher des 45 euros vendredi. Quant à Natixis, à 4,2 euros, on parle d’un plus bas qui n’a pas été rencontré depuis un an minimum.

J’ai vendu toutes mes positions boursières avant toute cette agitation, je suis finalement très chanceux. J’avais besoin d’argent pour me rendre en Moldavie. Non je n’avais rien anticipé.

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La réponse de Valérie Rabault aux accusations de la presse sur l’amendement 340

Je publie ici la prise de position de Mme Rabault, suite à la polémique. C’est un copier/coller strictement conforme à la publication de son site personnel d’élue.

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Le marathon budgétaire vient de s’achever. En quelques chiffres, cela donne : 248 heures de séance (plus les heures de débat en commission des finances), 3641 amendements examinés en séance (plus ceux débattus en commission des finances) et 1005 adoptés.

La presse et les réseaux sociaux se sont intéressés de manière plus spécifique à quelques-uns d’entre eux sur lesquels je souhaite revenir. J’aborderai d’abord celui qui a donné lieu à 1h10 du matin, le 16 décembre, à une seconde délibération demandée par le gouvernement. Je ne vous ferai pas de la langue de bois, en vous disant qu’avoir recours à une seconde délibération n’est jamais très satisfaisant… surtout à 1h du matin quand l’hémicycle est un peu moins rempli que dans l’après midi….Mais passons sur ce point, et venons-en au fond.

Que proposait cet amendement ? Il visait à demander à toutes les entreprises françaises ayant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 40 millions d’euros à rendre publiques des informations sur le chiffre d’affaires, leur résultat net, les impôts payés, etc….et ce pays par pays (« reporting pays par pays »). Ces informations sont d’ores et déjà disponibles au global, l’amendement proposait qu’elles soient rendues publiques pays par pays. On estime à 8000 le nombre d’entreprises françaises concernées par cet amendement.

Alors que depuis 2012, je me bats avec d’autres sur la transparence fiscale, j’ai voté contre cet amendement, et je souhaite revenir ici sur les raisons qui ont guidé mon vote.

Pour mémoire, depuis mon élection en 2012, j’ai déposé pour toutes les lois de finances, des amendements visant à introduire dans le droit français, les 15 recommandations de l’OCDE en matière de lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale agressive.

Voici le lien vers quelques-uns des amendements déposés : dans la loi de finances pour 2013, dans celle pour 2014, …. En novembre 2013, nous étions même parvenus à faire voter un dispositif sur l’abus de droit en matière fiscale (lien vers le compte rendu qu’en avait fait mon collègue Pierre-Alain Muet relatant l’échange que j’avais eu dans l’hémicycle avec le président de la commission des finances)… malheureusement le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 29 décembre 2013 l’avait retoqué (commentaire du conseil constitutionnel sur l’article 100)

Au-delà des tentatives que je viens de mentionner qui n’ont pas abouti mais qui se poursuivent, des avancées ont néanmoins été obtenues :

  1. Transparence bancaire : dans la loi bancaire, à l’initiative des députés, nous avons ajouté une disposition au texte proposé par le gouvernement demandant aux établissements bancaires de publier un certain nombre de données (chiffres d’affaires, effectifs, …) pays par pays. Concrètement l’objectif était de détecter l’évasion fiscale par des recoupements (imaginons un établissement qui aurait plusieurs milliards d’euros de chiffres d’affaires avec seulement 2 salariés… on pourrait alors légitimement soupçonner que ce chiffre d’affaires est « anormal » et risque de provenir d’évasion fiscale).
  2. Transparence pour les grandes entreprises : nous avons étendu aux grandes entreprises les obligations définies ci-dessus pour les banques.

Pour être efficaces, ces avancées ont été construites avec nos collègues européens. En effet, si l’Europe ne suit pas, il n’y a rien de plus simple pour une grande entreprise ou une banque de délocaliser son siège dans un pays qui n’exige pas les obligations de transparence que nous nous sommes fixées. Et là, toutes les dispositions que nous avons votées n’auraient eu strictement aucun effet au final. C’est ainsi que la rapporteure du texte sur la loi bancaire, ma collègue Karine Berger, s’était déplacée à plusieurs reprises à Bruxelles pour discuter à la fois avec la Commission européenne et avec les députés du Parlement européen, pour faire en sorte que « nous avancions ensemble », c’est à dire que les progrès indispensables en matière de transparence soient faits par tous. Ainsi, dans les 2 cas, nous avons fait en sorte que l’Europe suive : pour les banques, ce fut le cas avec le CRD-IV (directive européenne mise en oeuvre en 2015 pour les banques) et pour les grandes entreprises notre texte prévoit que son entrée en vigueur se fasse avec celle «